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DAISY PINTO - Mindelo, île de Sao Vicente

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Musicienne sur la terre de Cesaria

Nous avons rencontré Daisy à Mindelo, sur l’île de Sao Vicente. Mindelo, fière de ses douces mornas, de Césaria Evora et qui tient à son titre de capitale musicale du Cap Vert... C'est vrai que les musiciens sont là dans les bars et restaurants, à chanter les reprises de la diva aux pieds nus pour le plaisir des oreilles étrangères...

Daisy est chanteuse et guitariste. Nous la rencontrons à  la "Alternativa galeria", après sa journée de travail, et avant de la suivre à son concert du soir. Nous discutons dans un mélange d'espagnol/portuguais/créole. 

Voici quelques extraits traduits:

 

 

Daisy, peux-tu nous parler un peu de ton parcours musical?

 

Je chante depuis toute petite. J'ai participé à des concours à l'école. J'ai commencé à jouer de la guitare à 16 ans. Il y en avait une à la maison alors j'ai appris un peu toute seule et avec mes amis.

A Mindelo, comment se passe la vie musicale ?

 

Il y a beaucoup de musiciens mais peu d'espace. Le gros problème à Mindelo c'est que personne ne veut payer les musiciens. Ça dévalorise notre travail. Aller chanter et jouer 2 heures dans un restaurant pour 15 euros, ce n'est pas correct.

 

 Est-ce la même chose dans toutes les îles ?

 

C'est specifique à Mindelo. Il y a une grande instabilité économique ici. C'est différent sur les îles plus touristiques comme Saal et Boa Vista. Là bas, les hôtels ont l'argent pour payer les artistes. Beaucoup d'artistes d'ici vont y travailler.

 

As-tu l'habitude de jouer avec d'autres femmes ou seulement avec des hommes ?

 

Non avec tout le monde. Avant j'avais un groupe qui a a été le premier groupe de femmes ici. On était quatre. D'ailleurs c'était avec Nelly Cruz qui est musicienne aussi, elle joue de la basse avec Elida Almeida. Mais maintenant on est toutes un peu dispersées.

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Quand j'ai commencé il y avait beaucoup de préjugés. Les hommes n'acceptaient pas que les femmes jouent. Il y avait de la discrimination. Ils disaient : "ah les femmes mais elles ne savent pas jouer ça"

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Arrives-tu à vivre de la musique ?

 

Je joue dans des hôtels ou des bars deux à trois fois par semaine. Je dois travailler à coté pour avoir un salaire raisonnable.

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Tu n'as pas de problèmes d'organisation pour faire garder ton fils?

 

Non, il est habitué. Depuis qu'il est petit je vais chanter donc il va avec son père ou ma mère.

Je n'ai pas de problèmes à organiser ma vie d'artiste car au Cap Vert toutes les familles sont très présentes, entre les amis et la famille on n'a pas de problèmes pour faire garder les enfants.

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Et pour ta musique dans le futur, as-tu des envies particulières?

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J'ai beaucoup de curiosité envers les musiques afros.  La musique qui vient d'Afrique a des racines très fortes, qui peut se mélanger avec le blues et le jazz. C'est un mélange que j'aime beaucoup.

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